Ben voilà, nous revoilà sur un terrain tout neuf.....
Je vais faire court pour ne pas vous saouler avec mon parcours qui a commencé en 1981 en Suisse où je suis née, mais plutôt vous expliquer d'où vient ma passion pour les nocturnes.
Arrivés en Espagne, après quelques rencontres fort intéressantes, nous avons créer un centre de repro avec des sacres, des harris et des effraies (confiées par un ami). Les nocturnes, à ce moment-là, n'attiraient absolument pas mon attention jusqu'à ce que mon regard croise celui d'un splendide Grand-Duc ouest sibérien dans une sorte d'exposition où les rapaces volaient toute la journée à tour de rôle et que gérait un ami pour un tier.
Ce GD m'a fait revenir sur mes pas et je me suis accroupie devant lui. Une telle détresse émanait de ce regard parfaitement vide que j'ai été demander ce qu'il était arrivé à cet oiseau. On m'avait répondu que ce malheureux, refusant de répondre à l'affaitage de son ancien propriétaire avait subit de très mauvais traitements, car il se faisait tabasser à coup de bâton quand il ne réagissait pas
Mon ami me dit qu'il l'avait pris là pour qu'il voit du monde et voir si on pouvait l'affaiter, mais que c'était chose vaine, car il était totalement détruit psychologiquement et qu'il préfèrait faire le mort que de tenir au poing. "Quand on le rentre le soir, on doit le porter dans les bras", me dit-il.
J'ai voulu assister à ce moment, me demandant quelle genre de débattue pourrait provoquer un tel transport et je suis restée. Le spectacle était pathétique et bien pire que je l'imaginait, en fait.
Le soigneur s'est approché de lui, il a à peine levé le regard sur lui et.......s'est littéralement laissé tomber de dos dans les bras du premier, le regard fixe sur le ciel, sans aucune réaction d'aucune sorte.
Cette image était très forte, car on voyait clairement que l'animal, résigné, totalement détruit, n'avait même plus envie de se battre et encore moins de collaborer.
Le soir même, mon mari et moi, totalement boulversés par ce que nous venions de voir et surtout ressentir, nous nous sommes plongés dans le monde des rapaces nocturnes et de leur sort. Quelques jours plus tard, nous avons placés tous nos couples et nous sommes dédiés à la repro et l'étude de nocurnes nordiques dans le but de créer de bonnes lignées et d'essayer de redorer le blason de ces rapaces peu communs en les dirigeant vers la chasse.
Actuellement, nous avons des couples de harfangs, chouette lapone, chouette de l'Oural et Grand Duc d'Europe pour les nocturnes et harris, en tout 15 rapaces.
Voilà, voilà....